L’entrepreneuriat féminin aujourd’hui
La journée de la femme célébrée la semaine dernière a permis de mettre à l’honneur les femmes dans toutes leurs dimensions sociales. On s’accorde à dire que la place de la femme dans la société notamment à beaucoup évolué et de façon positive, mais paradoxalement le milieu du travail semble encore être un secteur d’amélioration potentielle.
La place des femmes au sein de l’entreprise est encore sujette à débat puisqu’aujourd’hui en Europe les femmes ont des revenus inférieurs de 16% à celui des hommes, pour un même poste et à compétences égales.
Elle semble devoir subir plus de phases de transition, de reconversion professionnelle, de statuts précarisants.
Une différenciation injustifiée
A la lecture de ce chiffre, les femmes semblent rencontrer plus d’obstacles que les hommes au cours de leur carrière, et encore plus lorsqu’elles souhaitent lancer leur propre affaire. Christine Lagarde, l’une des femmes les plus puissantes du monde, a ainsi récemment déclaré que si la présence des femmes sur le marché du travail venait à augmenter, alors la richesse mondiale connaîtrait un bond important.
Aussi des études menées par l’OCDE montrent en effet que l’Europe pourrait connaitre entre 15 et 45% de croissance supplémentaire si le marché du travail venait à compter autant de femmes que d’hommes (toujours selon l’OCDE il y a 60% de femmes et 68% d’hommes qui travaillent en France).
Ces études révèlent que les femmes apportent une valeur ajoutée à l’entreprise, elles seraient notamment de très bonnes gestionnaires et un véritable atout en matière de management et de créativité, ce qui permettrait d’accroître les performances des entreprises.
Pourtant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir car en Europe seules 16,6% des femmes sont des administratrices, seules 11% font partie du comité exécutif, haut lieu des prises de décisions stratégiques, et enfin seules 3,2% d’entre elles dirigent une grande entreprise.
Encourager l’initiative féminine : la reconversion par la création d’entreprise
Les raisons de ces difficultés que rencontrent les femmes dans le monde du travail sont bien connues (stéréotypes, préjugés, mauvaises orientations, « plafond de verre »). Les femmes représentent ainsi moins de 5% des PDG des 500 plus grandes entreprises dans le monde, et en France seule 1 entreprise sur 10 créée voit le jour grâce à une femme.
Pour réussir à enclencher de vrais changements certains proposent une orientation professionnelle des jeunes filles vers des métiers de l’ingénierie ou de l’informatique, plutôt que vers les services. En effet on ne compte aujourd’hui que 17% de femmes ingénieurs en France alors que le secteur du numérique manque cruellement de bras.
Le gouvernement français a annoncé sa volonté de compter en 2017 environ 40% de femmes entrepreneures, souhait qui démontre le changement déjà en marche, mais des mesures concrètes sont nécessaires pour pouvoir permettre sa réalisation.
Car si les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans le domaine de la création d’entreprise, elles sont aussi celles qui enregistrent les taux d’endettement les plus faibles et une forte rentabilité pour beaucoup d’entre elles (40% des entreprises créées par des femmes depuis 5 ans ont un chiffre d’affaires qui dépasse les 500 000 euros par an).